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Les pays de l'Europe qui reconnaissent officiellement la Palestine...

L’État palestinien est aujourd’hui reconnu par 11 des 27 pays membres de l’Union européenne. Le 24 juillet 2025, Emmanuel Macron, a annoncé que la France le reconnaîtra officiellement, lors de la prochaine Assemblée générale des Nations unies, en septembre. D’autres États européens devraient suivre ce mouvement.

Au sein de l’UE, les positions sur la Palestine, pays observateur à l’ONU, depuis 2012, divergent nettement, notamment en matière de reconnaissance diplomatique de l’État palestinien.

À ce jour, 11 pays européens reconnaissent la Palestine comme un État souverain. Dans le contexte de la guerre à Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023, certains États ont soit déjà reconnu l’État palestinien, soit annoncé leur intention de le faire prochainement.

Une vague de reconnaissances historique

Pour plusieurs pays d’Europe centrale et orientale, la reconnaissance de la Palestine est en partie héritée de leur passé communiste. L’URSS et ses États satellites avaient alors soutenu le camp palestinien, face à Israël.

Après la déclaration d’indépendance de la Palestine, proclamée par Yasser Arafat à Alger, le 15 novembre 1988, la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie et la Tchécoslovaquie (scindée, en 1993, en deux Etats; République tchèque et Slovaquie) ont reconnu l’État palestinien, tous avant leur adhésion à l’UE. Chypre avait fait de même à l’époque, tandis que Malte n’a pas encore officialisé sa reconnaissance.

Cette reconnaissance ancienne a parfois été remise en question. En Hongrie, le gouvernement de Viktor Orbán, proche du Premier ministre israélien,  Benyamin Netanyahou, a récemment déclaré «ne pas être d’accord avec la reconnaissance de l’État palestinien». Quant à la République tchèque, son ministre des Affaires étrangères avait précisé qu’en 1988, «le gouvernement tchécoslovaque n’avait reconnu que l’acte de déclaration de l’État palestinien», ce qui ne correspondait pas à une reconnaissance officielle de l’État. Malgré ces nuances, ces pays figurent toujours parmi ceux qui reconnaissent officiellement la Palestine.

En 2014, la Suède a reconnu l’État palestinien, suivie, dix ans plus tard,  par l’Espagne, l’Irlande et la Norvège (hors UE) le 28 mai 2024, dans le contexte du conflit à Gaza. La Slovénie et l’Arménie ont emboîté le pas, quelques semaines plus tard.

D’autres pays européens non membres de l’UE avaient, également, reconnu la Palestine en 1988 : la Turquie (15 novembre), la Serbie (alors Yougoslavie, 16 novembre), l’Albanie (17 novembre) ou encore l’Union soviétique (19 novembre). Dans les années suivantes, la Géorgie (1992), la Bosnie-Herzégovine (1992), le Monténégro (2006), l’Islande (2012) et le Vatican (2015) ont fait de même. Notons que l’Allemagne de l’Est avait reconnu la Palestine en 1988, mais l’Allemagne réunifiée ne l’a jamais fait.

Une reconnaissance internationale désormais majoritaire

Aujourd’hui, 148 des 193 États membres de l’ONU reconnaissent la Palestine, principalement en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud. À l’inverse, la plupart des grandes puissances économiques, comme les États-Unis ou le Japon, n’ont pas franchi le pas. La France en faisait partie jusqu’à récemment, aux côtés de 15 autres États de l’UE, dont l’Allemagne, l’Italie et l’Autriche.

Mais la position française est sur le point de changer. Emmanuel Macron a annoncé, le 24 juillet 2025, que la France reconnaîtra l’État palestinien en septembre, lors de l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Ce geste, relevant de la prérogative présidentielle, ne nécessite pas de vote parlementaire et vise à relancer la solution «à deux États», dans un contexte de guerre et de blocage du processus de paix.

Le 29 juillet 2025, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a indiqué que le Royaume-Uni pourrait, également, reconnaître la Palestine, lors de la même Assemblée générale, à moins qu’Israël n’accepte un cessez-le-feu, ne s’engage vers une solution à deux États, renonce à annexer la Cisjordanie et permette l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza.

Le même jour, les ministres des Affaires étrangères de 15 pays, dont la France, ont signé l’«Appel de New York», déclarant leur intention de reconnaître officiellement l’État palestinien, lors de la 80e session de l’Assemblée générale de l’ONU. Pour certains, comme la Finlande, le Luxembourg, le Portugal, Andorre ou Saint-Marin, ce sera une première.

Le 2 septembre 2025, la Belgique a, également, annoncé qu’elle reconnaîtra la Palestine à l’ONU, tout en adoptant «des sanctions fermes […] à l’égard du gouvernement israélien», selon Maxime Prévot, ministre belge des Affaires étrangères.

Avec toute l'europe.eu